Série O: Maison du Roi.
Secrétariat d'Etat de la maison du Roi
Actes royaux
- O1 13
- fo 136
1669 juin 28, St
Germain-en-Laye
Privilege au Sr Perrin pour l'establissement
d'une accademie d'opera en musique et vers
francois
(Publié dans BENOIT (1971) pp. 24-25;
et d'après une copie dans la
Bibliothèque de l'Opéra, dans
DEMUTH (1964) pp. 208-209.)
...Nostre amé et feal Pierre Perrin,
conseiller en nos Conseils et introducteur des
Ambassadeurs pres la personne de feu nostre tres
cher et bien aimé oncle le Duc d'Orleans,
nous a tres humblement faict remonstrer que
depuis quelques années les Italiens ont
estably diverses Accademies dans lesquelles il se
faict des representations en Musique qu'on nomme
Opera, que ces Accademies estant composées
des plus excellents musitiens du Pape et autres
Princes, mesmes de personnes d'honeste famille,
nobles et gentilhommes de naissance tres scavans
et experimentez en l'art de la musique qui y vont
chanter, font a present les plus beaux spectacles
et les plus agreables divertissemens non
seulement des villes de Rome, Venise et autres
Cours d'Italie, mais encore ceux des villes et
cours d'Allemagne et d'Angleterre, ou lesdictes
Accademies ont esté pareillement establies
a l'imitation des Italiens, que ceux qui font les
frais necessaires pour lesdictes Representations
se rembourcent de leurs advances sur ce qui se
prend du public a la porte des lieux ou elles se
font et enfin que s'il nous plaisoit de luy
accorder la permission d'establir dans notre
Royaume de pareilles accademies pour y faire
chanter en public de pareils opera ou
representations en musique et en langue
francoise, il espere que non seullement ces
choses contribueroient a notre divertissement et
a celuy du public, mais encore que nos subjets,
s'accoustumans au goust de la musique, se
porteroient insensiblement a se perfectionner en
cet Art, l'un des plus nobles liberaux.
A ces causes, desirant contribuer a l'advencement
des Arts dans nostre Royaume et traiter
favorablement led. exposant, tant en
consideration des services qu'il a rendus a feu
nostre tres cher et bien aimé oncle le Duc
d'Orleans que de ceux qu'il nous rend depuis
plusieurs années en la Composition des
parolles de musique qui se chantent tant en
nostre chappelle qu'en nostre chambre, nous avons
audit Perrin accordé... la permission
d'establir en nostre Bonne ville de Paris et
autres de nostre Royaume, une accademie
composée de tel nombre et qualité
de Personnes qu'il advisera pour y representer et
chanter en public des opera et representations en
musique et en vers francois pareilles et
semblables a celles d'Itallie.
Et pour desdommager l'exposant des grands frais
qu'il conviendra faire pour lesdictes
representations, tant pour les Theâtres,
machines, decorations, habits qu'autres choses
necessaires, nous luy permettons de prendre du
public telles sommes qu'il advisera et a cette
fin d'establir des gardes et autres gens
necessaires a la porte des lieux ou se feront
lesdictes representations, faisans tres expresses
inhibitions et deffences a touttes personnes, de
quelques qualitez et conditions qu'elles soient,
mesmes aux officiers de notre maison, d'y entrer
sans paier et de faire chanter de pareils opera
ou representations en musique et en vers francois
dans toutte l'estendue de nostre Royaume pendant
douze annees, sans le consentement et permission
dudit exposant, a peine de dix mil livres
d'amende, confiscation des theâtres,
machines et habits, aplicable un tiers a nous, un
tiers a l'hospital general et l'autre tiers aud.
exposant.
Et attendu que lesdicts opera et representations
sont des ouvrages de musique tous differends des
Comedies recitées et que nous les
erigeons, par ces dictes presentes, sur le pied
de celles des Accademies d'Itallie ou les
gentilshommes chantent sans desroger, voulons et
nous plaist que tous gentilshommes, Damoiselles
et autres personnes puissent chanter audit opera
sans que pour ce ils desrogent au tiltre de
noblesse ny a leurs privileges, charges, droitz
et immunitez, revocquans par ces presentes
touttes permissions et privileges que nous
pourions avoir cy devant donnez et accordez tant
pour raison dudit opera que pour reciter des
Comedies en musique, sous quelques noms,
qualitez, conditions, et prétextes que se
puisse estre.
- O1 15
- fo 193 r
1671 mars 24, Versailles
Permission aux danseurs de corde anglaises de
danser dans Paris pendant trois mois.
Sa Maté ayant esgard a la tres humble
suplication qui luy a esté faite par les sauteurs
et danseurs de corde Anglois qui ont eu
permission de sauter et danser en public
pendant la foire du fauxbourg St Germain
de leur accorder la
[fo 193 v] continuation de
cette permission dans Paris encore pour quelque temps, Et
voulant leur traiter favorablement Sad. Matë
leur a permis et permet de demeurer dans lad. ville
de Paris et y continuer de sauter et danser en public
pendant trois mois a commencer du second lundy dapres
pasques. Veut et entend qu'ils jouissent pendant
led. temps des mesmes Graces, franchises et libertez
qui leur ont esté accordées pendant la tenue de la foire
sans qu'il leur puisse estre donné aucun trouble ny
empechement. Mande et ordonne sad. Matë a
tous ses officiers et sujets quíl appartiendra de tenir
la main a l'execution de la presente ordonnance.
- O1 23
- fo 17v
1679 janvier 30, St
Germain-en-Laye
Copie, lettre de Colbert à La
Reynie
Le nommé Allard ayant demandé
au Roy la permission de s'établir a la
foire de St Germain pour faire des saults
perilleux, laquelle permission il dit que vous
luy avez refusé, Sa Majesté
m'ordonne de vous escrire pour sçavoir de
vous quelle difficulté vous trouvez a luy
accorder cet establissement pendant la foire, aux
conditions qu'il propose, de ne faire que des
saults perilleux sans y reciter de vers et sans y
mesler de danses ny aucuns instrumens de musique,
j'attendray v're response sur ce sujet pour en
rendre compte a Sa Majesté
- fo 24r
1679 février 4, St
Germain-en-Laye
Copie, lettre de Colbert à La
Reynie
Voir aussi DEPPING ii 565
Le Roy m'ordonne de vous faire sçavoir
qu'il veut que vous donniez la permission au
nommé Alart de representer en public a la
foire St Germain les sauts accompagnez de
quelques discours quil a joüez devant Sa
Majesté a condition seulement que l'on ny
chantera ny dansera
- fo 35r
1679 février 14, St
Germain-en-Laye
Copie, lettre du marquis de Seignelay
à M. Def[f]ita
Voir aussi DEPPING ii 585, 587
Jay rendu compte ay Roy du contenu de vostre
lettre du xiie de ce mois au sujet du
desorde arrivé au fauxbourg St Germain au
jeu de paume ou le nommé Alart faict ses
representations et sur ce que Sa Majesté a
sçeu que trois pages de sa grande Escurie
avoient esté les principaux autheurs des
violences qui ont esté faictes, elle a
donné les ordres necessaires pour les
faire mettre a la Bastille, Elle a aussy faict
sçavoir son intention a Mademoiselle, a
Madame de Guise et a Mons' le Duc et elle ne
doute point quils ne contribuent de leur part a
ce que la justice soit faite des gens de leurs
livrées qui se trouveront coupables, Sa
Majesté voulant que vous continuyez avec
soin les poursuittes necessaires pour empescher
qu'un tel desordre ne demeure impuny et si vous
avez besoin de quelques ordres pour faire
arrester les laquais de Mr le Duc d'Elbeuf vous
me ferez sçavoir et j'en rendray compte a
Sa Majesté
- O1 25
- fo 54r
1681 février 10
Permission a Philippes Juilliani Scotto
Romain avaleur d'Eau de se faire voir en public
De par le Roy
Sa Majesté ayant esgard a la tres humble
supplication que luy a esté faite par le
nommé Philippes Juilliani Scotto romain de
vouloir faire voir en public l'invention qu'il a
d'avaler une grande quantité d'Eau, et la
rejetter a l'instant de differentes couleurs et
odeurs Sa Majesté luy a permis et permit
de se faire voir tant dans sa bonne ville de
Paris que dans touttes les autres villes et lieux
de son Royaume, et de prendre a cet effet les
maisons qui luy seront indiquées par les
officiers de police en payant ce qui sera
convenu, mande et ordonne sa Majesté a
tous lesd. officiers et autres qu'il apparteindra
de laisser jouir led. Jouilliani Scotto et ses
associez de la p'nte permission sans luy donner
aucun trouble ny empeschement, fait a St Germain
en Laye le dix jour de fevrier 1681. Signé
Louis et plus bas Colbert.
- fo 112r
1681 mars 30
Permission a Philippes Jouilliani Scotto de
poser deux gardes aux endroits ou il se fait
voir.
De par le Roy
Sa Majesté voulant empescher qu'il
n'arrive aucun desordre dans le lieu ou le
nommé Philippes Jouilliani Scotto qui a
trouvé l'invention d'avaller une grande
quantité d'Eau et de la rejetter en mesme
temps, se fera voir, elle fait tres expresses
inhibitions et deffenses a toutes personnes de
quelque qualité et condition quelles
soient mesme aux officiers de sa maison d'y
entrer sans payer, permettant aud. Scotto de
poser a la porte dud. lieu deux archers qui luy
seront donnez par le Lieutenant criminel de
robbecourte pour l'execution de la p'nte
ordonnance fait a St Germain en Laye le xxxe
jour de Mars 1681 signé Louis et plus bas
Colbert
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